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Papa


« Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu !» Rm 11/33

Révérend père Joseph notre curé, Excellence Mgr. Élias vicaire général de l'éparchie maronite à Alep, frères et sœurs bien aimés, en ce deuxième dimanche du temps de la Pentecôte l'Église nous invite à contempler le mystère de Dieu. Nous commençons toutes nos prières au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Et nous Orientaux nous ajoutons souvent un seul Dieu, affirmant ainsi clairement l'unicité de Dieu trois fois saints. Le mystère de la trinité reste difficile à atteindre par notre propre pensée. Nous avons parlé dès le Début de l'année liturgique de Dieu le Fils. Et nous aurons le temps de parler de l'Esprit Saint pendant les 18 semaines du temps de la Pentecôte. Jeudi 20 juin c'est la fête Dieu ; la fête du saint sacrement, un événement qui nous permet d'honorer le Seigneur présent miraculeusement dans les hosties consacrées.

Frères et sœurs aujourd'hui c'est le dimanche de la sainte trinité. C'est aussi la fête des pères. De quoi s'agit-il quand on dit le mot père ? Le dictionnaire Larousse attribue à la loi française cette définition: « Homme ayant autorité reconnue pour élever un, des enfants au sein de la cellule familiale, qu’il les ait ou non engendrés. » Rien qu'en lisant cette définition nous constatons l'existence d'une différence entre géniteur et père. Ainsi nous pouvons devenir papa en adoptant des enfants aussi. Mais encore nous pouvons nous attacher à quelqu'un qui devient à nos yeux comme notre propre père. Nous appelons le curé notre père, Abouna, parce qu'il nous engendre spirituellement quand il nous donne le sacrement du baptême entre autres. Vous remarquez qu'appeler le curé mon père est beaucoup plus profond qu'un simple acte de respect ou de politesse ou encore en référence au métier exercé. J'ai bien dis le curé et non pas son vicaire qui lui vous appelle frères et sœurs et attend de vous cette même réciprocité.

Un père aime ses enfants ; il leur donne son nom, les éduque et les protège. En leur apprenant à obéir aux lois justes, il les rend autonomes et responsables. Chers pères ici présents, je suppose que vous avez tous respecté les limitations de vitesse en venant à la messe ce matin ! Eh oui la meilleure des éducations passe par l'exemple donné. Si je demande à mon enfant de respecter la loi et de mon côté je justifie ma désobéissance à la loi par toutes sortes de théories, mon enfant se demandera un jour si l'éducation qu'il avait reçu était bien fondée !

Un enfant a besoin de son père ne serait ce que pour avoir son statue d'enfant. Chers enfants ne vous laissez pas impressionner par ceux qui prétendent que leur papa est cool ; il les laisse faire tout ce qu'ils veulent, il leur achète pleins de cadeaux. N'oubliez pas que l'amour ne s'achète pas même si tout porte à nous faire croire que tout s’achète. Sans le cadre éducatif posé dans votre famille grâce à l'attention des parents il est difficile de s'épanouir dans la sécurité. Ces temps si certains parents préfèrent être des copains, et donc profiter de tous leurs droits sans assumer leurs devoirs de parents. Donc ils n'osent plus gronder leurs enfants pour une bêtise par exemple ; Pire, ils sont capables d'agresser les professeurs d'écoles si ces derniers osent reprendre leurs enfants, etc... Avez-vous besoin de ce genre de parents ? Un père qui dit non est-il vraiment méchant ?


Chers paroissiens, vous rêvez peut être d'un prêtre parfait comme rêvent beaucoup d'un papa parfait. La difficulté est grande pour un curé d'une grande paroisse. Car chaque fidèle a ses besoins et ses sensibilités en lien avec son histoire personnelle. Alors s'il est parfait pour tel fidèle il lui reste beaucoup de travail à faire pour devenir parfait aux yeux de tel autre paroissien. Et ce n'est pas plus mal ; une paroisse est une école d'humilité pour nous prêtres. Grâce aux différents besoins des paroissiens, il n'y a plus de place à l’orgueil dans le cœur du prêtre.

Nous préférons peut être retenir l'image de Dieu le Père dans la parabole de l'enfant prodigue en omettant qu'il s'agit d'un enseignement sur la miséricorde de Dieu face à son enfant repenti avant tout. Frères et sœurs, ce même Dieu, ce même Père, dans les toutes premières pages de nos Bibles a mis Adam et Ève à la porte de son magnifique jardin. Dieu a t-il changé ? Bien sûr que non. Il a simplement donné à Adam et à Ève la chance d'assumer les conséquences de leur désobéissance. Et ainsi de goûter à la liberté. Un prêtre se doit d'être une icône parfaite de Dieu le Père, comme Jésus-Christ. Ce qui veut dire qu'il doit viser le salut des âmes de ses paroissiens plutôt que leur sympathie.

« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée »

Dans l'évangile de ce jour Saint Mathieu précise que les disciples étaient 11 cette fois-ci. Nous avons compris que Judas Iscariote qui a trahi Jésus-Christ n'est plus là. Voici une plaie ouverte dans l'Église pour toujours. La plaie de la trahison, et de l'abandon du disciple à son maître. Cependant la Bonne Nouvelle pour nous c'est la fidélité de Dieu qui reste intacte. C'est vrai qu'un disciple a préféré la gloire et l'argent, à la vérité et au salut. C'est vrai aussi que les autres disciples ont eu peur et se sont enfuis le jour de la crucifixion, mais Dieu continue à croire en chacun d'eux. En venant au lieu du rendez-vous en Galilée, les disciples expriment le souhait de se repentir et de continuer à progresser dans la foi et le témoignage. C'est pourquoi Dieu a donné la grâce nécessaire à chacun d'eux pour accomplir sa mission.

Merci Seigneur pour toutes les personnes que tu nous donnes et qui sont comme des pères pour nous. Malgré toutes nos infidélités et nos peurs tu continues à nous aimer, et à nous combler de grâces à toi la gloire pour les siècles des siècles Amen.

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