"...Marie se mit en route..."Lc 1/39
Gloire à Dieu. Frères et sœurs en ce dimanche de la visitation nous écoutons saint Luc raconter dans le premier chapitre de son Évangile la visite de la vierge Marie à Élisabeth. Avec beaucoup de détails saint Luc précise que la vierge Marie y allait avec empressement c’est-à-dire qu’elle avait hâte de rencontrer Zacharie et Élisabeth. C’était après son oui exprimé librement au projet du Seigneur pour elle quand il a été manifesté à travers l’ange Gabriel.
Sans l’avoir mentionné, Saint Luc qui était sensible aux détails, laisse entendre qu’au moment où Marie a accepté le projet de Dieu, L’esprit Saint est venu sur elle, et de suite Marie a porté en elle le Fils de Dieu. Ce qui voudrait dire que Marie portait déjà en elle Jésus quand elle s’était mise en route avec empressement. Ceci sera confirmé quand Élisabeth lui dira : « le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Lc1/ 43-44. J’attire l’attention sur ce détail qui me fait penser à la puissance de Dieu comme dans le récit de la création genèse 1/3 : « Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut ».
LA Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui c’est que Dieu est tout puissant il Lui suffit de dire une parole pour changer les choses et en même temps Dieu ne se sert pas de sa toute-puissance pour nous asservir. Au contraire Sa toute-puissance prend en considération la liberté de l’être humain. C’est un peu comme un bon formateur qui est capable d’aider son apprenti à progresser si ce dernier le souhaite.
Marie, en femme libre dit oui à l’ange Gabriel puis visite Élisabeth. Dans cette rencontre Élisabeth et Zacharie représentent le peuple de la première alliance. Ce peuple à qui Dieu se révélait à travers les siècles pour le préparer à la plénitude de la révélation. Quant à Marie, elle représente l’Église qui porte le Seigneur avec empressement pour le donner à l’humanité entière. Pour se faire elle se met en route, et cette route peut se révéler longue et sinueuse comme dans une région montagneuse avec des hauts et des bas.
Si certains n’ont pas encore accueillis le salut dans leur maison, l’Église est appelée à ne pas se décourager et à frapper sur toutes les portes. Quand une porte s’ouvre la joie remplie la maison tout entière jusqu’aux enfants qui se trouvent au sein des entrailles. Cette joie est un signe extérieur de la manifestation de l’Esprit Saint.
Frères et sœurs dans mon enfance j’ai le souvenir qu’il y avait tous les jours des visiteurs à la maison. On se rendait visite très facilement je dirais plutôt naturellement. La porte des maisons restait ouverte à l’amitié, au dialogue, pour les moments ordinaires, mais aussi les jours de fête ou de deuil. La vie était ainsi, on se connaissait bien et le tissu social était solide. D’ailleurs ce n’était pas l’idéal pour les personnes qui avaient besoin d’avoir des temps d’intimité. Sans vouloir exagérer, il me semble que le choc était terrible quand nous avons basculé dans un modèle social où pour se voir il faut prendre rendez-vous et où au sein de la même famille nous nous connaissons moins. Trouver un juste milieu en conjuguant les deux modèles est devenu un art de vivre précieux.
La pandémie n’arrange en rien la situation. De nouvelles questions émergent avec les mesures de lutte contre la COVID19. Les visites sont elles autorisées ? Visiter les parents les mettra-t-il en danger...? En période de confinement certains ont exprimé leur impression d’être réduits à des citoyens qui doivent travailler pour faire tourner l’économie point. Nous voyons qu’en réduisant l’humain à sa seule activité économique nous perdons toutes les autres dimensions qui font de nous des êtres humains. Si Marie est allée visiter Élisabeth avec empressement, c’est par ce qu’elle portait le Fils de Dieu. Et donc ce désir d’aller vers l’autre était fort. Sa visite a apporté la joie à la maison de Zacharie et Élisabeth.
Je demande au Seigneur de nous donner ce même désir d’apporter la joie de l’Évangile au plus grand nombre. Amen
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